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Il la respire. Educateur spécialisé dans la musique, il prodigue son savoir aux plus jeunes quand il ne transmet pas ses propres créations. Bien avant d'être Lartiste, le jeune homme est Youssef, né un 4 juillet en 1985, dans un petit village au sud de Marrakech. 6 ans plus tard, le changement d'environnement s'avère brutal : l'enfant débarque à Aulnay-Sous-Bois, en Seine saint denis, et rencontrait son père.
Neveu de chanteurs de raï, Youssef grandit avec la passion de la musique. Mais il est également un produit de son environnement. En 1998, après un déménagement à Bondy, l'adolescent, alors grand fan de Fresh Prince, intègre son premier groupe rap : Malédiction...A 13 ans, Youssef lâche des rimes inspirées par l'engagement desIAM et NTM qui régnaient à l'époque.
Le groupe n'a pas tenu très longtemps mais le jeune homme a trouvé sa voie. Pour lui, la musique n'est pas un hobby d'ado : c'est sa vie. Le rap lui a donné le goût de l'écriture des textes et de l'interprétation mais Youssef, curieux et passionné a profité de ses premières années de rap pour se pencher sur la composition et la production musicale. A 16 ans, il devient un artiste complet, et tout simplement... Lartiste.
La technique maîtrisée, il lui faut désormais l'accompagner d'une véritable expérience du métier. Le jeune talent enchaîne alors les petites apparitions et scènes. Il y gagne en vécu et sa musique en tenue. Son premier maxi solo, Evasion, sorti en 2006 bien accueilli par les médias et en rupture de stock chez les disquaires spécialisés, matérialise sa progression et valide ses multiples talents. En pleine possession de ses moyens : Lartiste maîtrise désormais tous les aspects de la création musicale, d'une simple mélodie au piano aux rimes précises. Même s'il roule en solitaire, le musicien n'a jamais été du genre égoïste et décide de transmettre ses connaissances aux plus jeunes – et de manière officielle – en devenant éducateur spécialisé en musique à Montfermeil.
Même s'il est désormais apte à transmettre son savoir, il sait qu'on ne finit jamais vraiment d'apprendre et c'est avec le collectif French Cut,des artistes de l'image et du son, que Lartiste poursuit son développement. Musicien curieux et ouvert, il s'inspire du raï et du dancehall pour intégrer l'effet d'autotune à ses compositions dès 2008. Il est le premier à l'utiliser pour le rap en France. Sa mixtape datée de 2010, Rap 1.9, confirme son évolution : le rappeur n'est plus un inconnu et s'affirme de plus en plus sur la scène française. Mais, comme quelques années plus tôt, avec son groupe Malédiction, le chanteur arrive à la croisée des chemins. Il continue sa route seul, mais cette fois bien plus sûr de son fait. Il continue de peaufiner son art et à définir son univers. Sensible au funk, à la soul mais aussi à la pop anglo-saxonne ou à l'electro, il profite de son indépendance artistique pour assumer ses goûts et les incorporer à sa musique. Le « kicker » comme on dit dans le rap, s'efface plus souvent devant le mélodiste.
Pour Lartiste, le kif n'est pas un vain mot, et la musique pas une simple lubie. Loin d'être naïf, il a simplement choisi d'avancer en souriant et surtout de partager ses dons de chanteur et compositeur avec l'auditeur. Il nous offre un premier voyage dans un univers qu'il a façonné dans ses moindres détails, aux beats irrésistibles, aux mélodies entêtantes, aux influences multiples, entre hip hop, funk, musique orientales, pop ou electro et nous laisse sur une dernière surprise, un « Post Scriptum » à la rythmique jamaïquaine sur lequel il met les plus jeunes, garçons comme filles, en garde sur les pièges et les coups de la vie. Un somptueux final qui nous rappelle une dernière fois qu'en 14 titres libres et décomplexés, Lartiste a renvoyé dans la corbeille d'où ils n'auraient jamais dû sortir les clichés qui pesaient sur la musique née de l'autre côté du périph' parisien.
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